
Comptes courants d’associés : mode d’emploi


Publié le 08.09.2025
Le rôle du compte courant d’associé
Dès la création de la société, une partie des apports peut être inscrite en compte courant d’associé plutôt qu’en capital social. Ce compte peut ensuite évoluer de plusieurs façons :
- par des avances de trésorerie réalisées par l’associé,
- par des dividendes attribués mais non immédiatement prélevés,
- ou encore par d’autres créances de la société envers l’associé.
Un compte courant devient :
- créditeur : quand la société doit de l’argent à l’associé (ex. avances ou dividendes laissés dans l’entreprise),
- débiteur : quand l’associé prélève plus que ce qui lui est attribué.
C’est un outil souple, qui permet à l’associé de soutenir financièrement sa société sans passer par une augmentation de capital. La somme inscrite constitue une créance qui peut être remboursée à tout moment, selon la trésorerie disponible.
L’affectation du résultat : quelles stratégies ?
Le traitement du résultat dépend de la situation de l’entreprise :
- En cas de perte : elle peut être imputée sur le compte courant d’associé (diminuant son solde) ou inscrite en report à nouveau négatif, qui sera compensé par les bénéfices futurs.
- En cas de bénéfice : il peut être distribué aux associés via leurs comptes courants, ou mis en réserve.
Mettre une partie du résultat en réserve permet d’anticiper d’éventuelles difficultés à venir, mais aussi de renforcer l’autofinancement en vue d’un investissement.
Un outil de financement souple et potentiellement rémunéré
Le compte courant d’associé offre plusieurs avantages :
- il permet de mobiliser des fonds rapidement et sans formalités complexes,
- il constitue une créance claire pour l’associé,
- il peut être rémunéré par des intérêts, sous conditions (capital social intégralement libéré, plafonds fixés par la loi).
Il est recommandé de formaliser les règles de fonctionnement dans une convention écrite : modalités de remboursement, éventuelle rémunération, etc. Cela sécurise la relation entre l’associé et la société.
Trois points de vigilance
- Éviter des soldes trop élevés : un compte courant est une dette exigible à tout moment. En cas de décès ou de départ d’un associé, cela peut fragiliser la société si la trésorerie est insuffisante.
- Surveiller les écarts entre associés : des différences trop importantes peuvent être sources de tensions, surtout si leur origine n’est pas claire. Mieux vaut clarifier ces points avant l’assemblée générale.
- Attention aux comptes débiteurs : dans une société civile ou une SNC, le gérant doit agir dans l’intérêt social et éviter un solde négatif durable. Dans une société commerciale, un compte courant débiteur constitue un abus de biens sociaux, sanctionné par la loi.