
Publié le 08.09.2025
Le taux d’intérêt, prix de l’argent
Le taux d’intérêt, c’est tout simplement le coût de l’argent.
- Pour l’emprunteur, il représente ce qu’il doit payer pour disposer immédiatement d’un capital.
- Pour le prêteur, c’est la rémunération perçue en contrepartie du capital prêté.
Mais il ne se comprend jamais isolément : il doit toujours être mis en perspective avec l’inflation. Ensemble, ces deux indicateurs forment un couple indissociable.
Taux nominal, taux réel : quelle différence ?
On distingue le taux nominal (celui affiché sur votre prêt ou votre placement) du taux réel, qui correspond au rendement ou au coût une fois l’inflation prise en compte.
Exemple avec une inflation de 4 % :
- Si votre emprunt est au taux nominal de 3 %, son taux réel est de -1 % (3 % – 4 %).
- Si le taux nominal est de 5 %, le taux réel grimpe à 1 % (5 % – 4 %).
- Pour un placement rémunéré à 3 %, le taux réel devient -1 %, car l’inflation « grignote » le rendement.
En résumé : quand l’inflation augmente, il semble plus intéressant d’emprunter que d’épargner… mais en pratique, nous sommes souvent à la fois emprunteurs et investisseurs, et l’inflation fluctue. D’où l’importance de suivre régulièrement ses taux réels et d’ajuster sa stratégie (renégociation, remboursement anticipé, arbitrage entre placements, etc.).
Le rôle du contexte économique et monétaire
L’évolution des taux dépend aussi des décisions des banques centrales et des anticipations des marchés financiers. Deux références sont particulièrement suivies :
- L’Euribor 3 mois : reflète la politique de taux de la Banque centrale européenne.
- L’OAT 10 ans : traduit les anticipations des marchés sur l’évolution des taux à moyen-long terme.
Au 6 août 2025 :
- L’Euribor 3 mois s’établit à 1,99 %, en légère baisse après une forte hausse liée à la lutte contre l’inflation.
- L’OAT 10 ans atteint 3,24 %, influencée par un contexte économique et politique français incertain.
Ces indicateurs sont donc à suivre de près. Comme le disait avec humour Pierre Dac : « Rien n’est moins sûr que l’incertain ».