Publié le 09.12.2025
En 2025, la filière bio française atteint 12 milliards d’euros, mais le marché évolue profondément : baisse des surfaces certifiées, nouveaux circuits de distribution et changements dans les habitudes de consommation.
L’Observatoire agriculture BIO, basé sur les données des producteurs Cerfrance, révèle les performances économiques, la résilience et les défis des principales filières (viande, lait, œufs, maraîchage, viticulture et grandes cultures).
Découvrez les tendances clés qui façonnent le bio aujourd’hui et ce que cela signifie pour les producteurs et le marché.
Périmètre de l’étude
L’Observatoire agriculture BIO de 2025 repose sur les résultats économiques des producteurs en agriculture biologique adhérents aux Cerfrance (Seine Normandie, Normandie Ouest, Orne, Mayenne - Sarthe, Maine-et-Loire, Nord-Pas-de-Calais, Champagne Nord Est Île-de-France, AVM Convergence), ayant clôturé leur exercice sur l’année 2024.
Cette étude a pour objectif de mettre en lumière la situation économique de ces exploitations et de mieux cerner les enjeux auxquels les producteurs sont aujourd’hui confrontés. Les productions analysées concernent notamment la viande bovine, le lait, les œufs, le maraîchage, la viticulture et les grandes cultures, des productions couramment pratiquées par nos adhérents.
Marché bio : entre stabilisation, nouveaux comportements d’achat et résilience des producteurs
Le marché du bio atteint un palier à 12 milliards d’euros en 2024, avec une progression limitée (+0,8 %) liée à la baisse des volumes et à la hausse des prix. Cette stabilité apparente masque pourtant une transformation profonde des habitudes de consommation.
Alors que les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) réduisent leurs linéaires bio (-22 % de références en deux ans) et ne jouent plus leur rôle de moteur, les consommateurs se tournent vers des labels alternatifs jugés plus accessibles. Les acheteurs convaincus privilégient désormais les magasins spécialisés (+6,9 %) et les circuits courts (+7,4 %), entraînant une baisse continue de la part des GMS dans la distribution bio.
La restauration hors foyer, bien qu’en croissance (+8 %), reste marginale et loin des objectifs de la loi Egalim, limitant la relance espérée du marché. En parallèle, les filières longues (lait, viandes, céréales) demeurent fragilisées, malgré un regain observé dans les fruits et légumes.
Côté production, l’année 2024 confirme le recul des surfaces certifiées (-2 %) et le ralentissement des conversions, tandis que 3 726 exploitations sortent du bio. En revanche, 4 500 nouveaux producteurs rejoignent la filière, majoritairement tournés vers la vente directe et un engagement fort pour l’agriculture biologique. Sans soutien public renforcé, l’objectif national d’atteindre 20 % de surfaces agricoles en bio semble s’éloigner.
L’étude met aussi en lumière la diversité des systèmes de production bio, majoritairement des exploitations mixtes associant grandes cultures et élevage, et leur résilience économique. Malgré la crise de surproduction, ces fermes affichent une structure financière solide (endettement à 52 %, trésorerie nette de 31 200 €) et un revenu courant moyen de 26 100 € par actif familial, avec toutefois des disparités marquées selon les filières. Un cinquième des exploitants reste en situation délicate, notamment les maraîchers, particulièrement exposés aux aléas de production et de marché.
Découvrir l'étude complète
L’étude complète Cerfrance 2025 décrypte les dynamiques réelles, les chiffres clés et les stratégies de résilience qui façonnent l'avenir de l'agriculture biologique française.
Vous y trouverez également le détail et les spécificités du marché par filière (viande bovine, laitière, œufs de consommation, viticole, légumes et grandes cultures).