
Alternatives végétales aux produits laitiers : un marché en croissance, mais encore de niche


Publié le 08.07.2025
Une offre en plein essor, portée par la diversification
Le marché des produits végétaux alternatifs aux produits laitiers continue de se développer. Il englobe une large variété de références : laits végétaux, yaourts, fromages, crèmes, desserts, mais aussi margarines, œufs végétaux, et substituts de viande (tofu, seitan, tempeh…).
Les protéines utilisées proviennent majoritairement du soja, de l’amande, de l’avoine, du riz, du blé ou de la noix de coco. Si l’offre ne cesse de s’élargir, les attentes des consommateurs sont claires : des produits plus abordables, moins transformés et au goût plus convaincant.
Des habitudes qui évoluent lentement
La consommation de produits laitiers traditionnels est en recul, bien que ces derniers conservent une place importante dans l’alimentation. En moyenne, un ménage français achète encore 76 litres de lait par an. Le beurre suit la même tendance baissière, tandis que fromages et crèmes restent stables voire en légère hausse.
Les produits végétaux progressent mais représentent encore un volume modeste : en moyenne, les ménages achètent 3 litres de boissons végétales par an, et 1 kg de yaourts, desserts ou fromages végétaux. Leur dynamique est nette depuis 2017, bien que l’on observe un ralentissement depuis 2021, à l’exception des matières grasses végétales allégées, qui profitent de la hausse du prix du beurre.
Un profil de consommateurs bien identifié
Ces produits s’adressent à tous mais sont davantage consommés par :
- des personnes seules ou des ménages sans enfants,
- au niveau socio-économique élevé,
- ou des seniors, notamment pour les margarines végétales (consommées par 39% des Français, surtout dans le Nord).
- Les alternatives végétales ne remplacent pas systématiquement les produits laitiers animaux, elles sont souvent vues comme un complément dans les habitudes alimentaires.
Un marché prometteur mais sous pression
En 2024, le marché français des alternatives végétales a progressé de 5%, atteignant 750 millions d’euros (tous circuits confondus). Mais selon une étude du cabinet Xerfi (mai 2025), cette dynamique pourrait s’inverser d’ici 2027, à l’image de ce qui est observé aux États-Unis.
Trois freins principaux sont identifiés :
- Défiance face aux produits ultra-transformés, à la composition jugée complexe ;
- Prix élevés, peu compétitifs face aux produits classiques ;
- Habitudes alimentaires tenaces, freinant l’adoption massive de ces alternatives.
Les perspectives pour le secteur
Pour maintenir leur croissance, les industriels devront :
- Réduire les coûts de production, notamment en internalisant certaines étapes ;
- Améliorer la qualité perçue (goût, texture, valeur nutritionnelle) ;
- Gagner en transparence, sur les procédés et les ingrédients.
Conclusion
La consommation de produits laitiers animaux reste dominante, mais les habitudes évoluent lentement. Les alternatives végétales gagnent du terrain, notamment dans certains profils de consommateurs, sans pour autant remplacer les produits traditionnels. Leur essor dépendra de leur capacité à devenir plus accessibles, plus clairs, et plus en phase avec les attentes du grand public.